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Ce dont j'ai envie de vous parler!!!!!
J'avais douze ans.... un livre qui peut choquer et marquer ces lecteurs
J'ai lu ce livre il y a quelques années mais je m'en souviens comme si c'était hier... Forcément... On ne peut pas oublier un livre tel que celui-ci. En le refermant, on ne peut pas reprendre ses activités là où les avaient laissées. On ne peut pas s'empêcher de regarder sa machine à laver différemment par exemple... J’avais douze ans… Il y a des livres qui vous chuchotent des mots pour que vous compreniez mieux… J’avais douze ans… Il y a des livres qui vous crient les maux à la face et qui vous mettent en situation pour que vous réalisiez mieux…
J’avais douze ans… Il y a des livres qui vous chuchotent des mots, qui vous crient les maux, qui vous réveillent doucement, qui vous secouent violemment, qui vous rassurent, qui vous inquiètent, …, mais qui, dans tous les cas, font de vous quelqu’un de différent, parce que vous avez été dérangé dans votre trop-bien-pensant…
**************************************************** ** UN MONDE DE SILENCE ET DE BRUIT ** ****************************************************
La couverture est silence… Avec des teintes rouges sombres et noires, une silhouette d’enfant qui baisse la tête, on ne peut que rester calme face à cette image apaisante… Quoi de plus innocent qu’un enfant ? Reste un léger pincement au cœur, sans vraiment comprendre pourquoi…
Le livre est ouvert, les pages sont tournées pour arriver au début de l’histoire, au début de tout, au début du vacarme, des cris, de l’horreur, du bruit incessant, des hurlements, des coups, de la violence, du mal, au début de la fin de l’innocence… Ici, pas de fées pour donner de bons conseils, pas d’histoire d’amour à l’eau de rose, pas de supers aventures à la Indiana Jones, pas de pouvoirs magiques ou de supers dons, pas de monstres sortant des cercueils… Non, la petite fée a été brisée ; les histoires d’amour ne peuvent plus exister ; la vie est faite d’aventures aussi atroces qu’inimaginables ; l’espoir, le meilleur pouvoir magique que peut posséder une petite fille, lui a été enlevé ; les monstres sont presque humains… Peut-être vous qui me lisez… Ou alors peut-être êtes-vous une de ces jeunes filles, comme Nathalie, à être coincée dans sa propre vie, dans sa propre famille… Comment continuer à se voir enfant, à croire en la magie des lucioles ? Comment croire en l’amour, en la vie ? Comment continuer à espérer ? Comment ? … Alors qu’on subit les fantasmes sexuels de son propre père… Comment ?
Nathalie, douze ans et demi, est une petite fille comme une autre, vivant dans une famille comme une autre, avec même un petit ami comme un autre. Elle vit une vie, elle vit sa vie comme une autre petite fille de son âge jusqu’au jour où… « - J’ai rien fait de mal papa… laisse-moi aller dormir. Rien à faire. Il faut que j’enlève mes vêtements. Que j’enlève la chemise de nuit, et le pantalon que j’avais gardé dessous. Il est devenu fou, mon père, tout nu en face de moi. On est enfermés là-dedans, il a bloqué le verrou […] - Ne t’inquiète pas ! Ca va bien se passer. Tu vas voir tu vas aimer ça. »
C’est l’histoire d’une petite fille déchirée physiquement et psychologiquement par un monstre, un monstre qu’elle aimait tant. C’est l’histoire d’un inceste, d’un secret entre deux personnes. C’est l’histoire de l’histoire de Nathalie, écrite par Nathalie : c’est l’histoire d’un inceste dévoilé aux yeux de tous pour mettre en évidence une pratique pas si rare que ça, pour inciter les victimes à se faire connaître, pour servir d’exemple, pour répondre aux questions, pour donner son propre état d’esprit au fur et à mesure de ce que son père lui faisait subir…
Certains passages sont… monstrueux… Ce sont des passages relatant une telle violence, une telle monstruosité du père, écrits avec une telle haine… Premières phrases, annonçant de suite la couleur : « Qu’est ce qui m’arrive ? Il est là dans son peignoir marron, debout devant mon lit, l’air bizarre, le regard dur, froid, comme si j’avais fait quelque chose de mal aujourd’hui. Pourquoi j’ai peur ? » On ne ressentira jamais exactement ce qu’a ressenti la petite fille ; mais ces sentiments qui font mal sont bel et bien présents : ces cris de haine, de violence, ces coups de poings, s’entendent à chaque page tournée… Vous restez silencieux à votre lecture, pendant que la petite fille se bat devant vous, pendant qu’elle crie et qu’aucun son ne sort pourtant…
************************************** ** UN MONDE DE VIOLENCE ** **************************************
Certains pourraient crier au scandale, au voyeurisme, à l’intérêt horrible que portent les humains envers le malheur d’autrui (cf les gens qui s’arrêtent pour regarder les accidents sur les routes, Loft Story et autres émissions de télé-réalité, …). Mais ce livre est écrit avec une telle force, on ressent tellement la volonté de Nathalie de se battre, de pouvoir sauver ne serait ce qu’une jeune fille dans son cas : oui, certains passages sont très détaillés et peuvent choquer les âmes les plus sensibles, mais en aucun cas ils ne sont trop détaillés.
Une ambiance de mal-être s’installe rapidement : incompréhension, solitude, violence, haine, mensonges, désespoir, perdition,… tout se mélange, tout est transcrit, autant que possible « tel quel ». Pas de jolies phrases, pas de langage soutenu, pas de figures de style : Nathalie écrit comme elle pense, sans tourner autour du pot, sans passer à côté… « J’ai du mal à écrire cette scène là. J’ai du mal, parce que je la revois trop nettement en relief. Ca me paraît loin, et tout près à la fois. Comme si c’était hier. Je sais. On m’a souvent dit que je n’aurais pas assez de recul pour écrire. Je suis trop jeune, je n’ai que dix-neuf ans. Et je suis en train de vous raconter ce qui m’est arrivé quand j’en avais douze et demi […] je veux que VOUS, vous le voyiez comme je l’ai vu. » Quelque part, son vocabulaire est resté un vocabulaire d’enfant, avec des phrases pas toujours bien construites et des réflexions basiques (besoin d’être avec sa peluche,…), ce qui contraste encore plus avec ce qu’elle a subi.
L’inceste… le maudit, le tabou,… L’inceste… le mal, le démon, l’interdit,…
Il faut donc bien avouer que ce n’est pas un chef-d’œuvre dans sa rédaction : le nombre de gros mots gênera quelques lecteurs (il y en a un paquet et j’ai horreur de ça… bizarrement, ici, ça ne m’a pas tant rebutée, ptet parce que je sentais que c’était amplement justifié…), ou encore la répétition de certaines choses, de certaines phrases, de certaines réflexions (il y en a un paquet aussi !), ou bien le fait même de se sentir coupable, coupable d’avoir été témoin d’une même situation et de n’avoir rien vu… Dans le cas de Nathalie, personne n’a rien vu… personne… la faute de ses amis ? de ses camarades de classe ? de son entourage ? de sa mère ? … ? de la boulangère de quartier ? des inconnus croisés dans la rue ? L’être humain est trop concentré sur ses propres problèmes, trop replié sur lui-même… En même temps, la faute, on sait bien tous de qui elle est…
Concernant l’organisation du livre, c’est tout simple : il n’y en a pas ! Les pages défilent, les jours se succèdent… Certaines minutes paraissent parfois plus longues que certaines journées… Il n’y a pas de numérotation de chapitre mais tout de même des retours à la page : lecteur trop « ordonné », attention de ne pas vous y perdre. Le fait qu’on ne se retrouve pas avec des Chapitre I, etc, donne au livre un côté encore plus intime, on entend presque Nathalie raconter son histoire, on est proche d’elle… On l’écoute…
Nuit après nuit, mensonge après mensonge, le livre ne peut laisser indifférent : certains lecteurs l’abandonneront au bout de quelques pages par dégoût (et vi, pas de panneau signalétique « /!\ Histoire réelle, lecture interdite au moins de 18 ans ! » sur la couverture…), d’autres liront les 246 pages d’une traite, espérant au détour de chaque page que quelqu’un tende la main à Nathalie ou qu’elle dévoile ce secret qui l’unit à son père, … tous se poseront tout un tas de questions. Ici, on connaît déjà la fin du livre (beh oui, si elle l’a écrit, c’est qu’elle s’en est sortie), tout ce que l’on cherche à savoir c’est : Comment… ? Comment ça a pu commencer ? Comment faire pour s’en sortir ? Comment vivre ? Comment survivre ? Comment aider la victime ? Comment la (se) sortir de ce monde de violence ? Comment la « détecter » ? Comment… ?
********************************************************************** ** UN MONDE OU SE CONFONDENT LES SENTIMENTS ** **********************************************************************
Il s’agit donc d’une histoire vraie, d’une histoire fraîchement sortie de la mémoire de la narratrice (elle l’a écrite en 1989, 2 ans après avoir été violée pendant 5 ans par son père)… On peut penser qu’elle ait pu la déformer, qu’elle ait pu « oublier » des choses (consciemment ou inconsciemment),… Mais, l’histoire est d’une telle force que déformée ou pas (ça se voit clairement que l’auteur ne cherche pas à être plainte), elle sert d’exemple. Le thème principal du livre est donc bien évidemment l’inceste… L’inceste et le pourquoi ? C’est une question que Nathalie se pose assez souvent dans le livre, et finalement… Pourquoi ? Pourquoi son père lui a fait ça ? Pourquoi personne ne lui a tendu la main ? Pourquoi avait-elle l’impression que tout le monde le voyait mais que personne n’intervenait ? Pourquoi lui vient cette envie de mort ? Pourquoi veut-elle se tuer ? Pourquoi veut-elle le tuer ?… la machine à laver, le couteau, le camion, le peignoir, … « Pourquoi ? » comme un leitmotiv…
A côté de ça, d’autres sentiments se mélangent, disparaissent, se transforment, ou apparaissent : l’amour d’un père pour sa fille, la haine, l’amour d’une fille pour son père, la violence, l’amour d’une fille pour un garçon, l’amitié, … C’est un véritable melting-pot de sentiments ! Il se croisent, se nouent, se dénouent, se confrontent : c’est tout de même de l’évolution d’une jeune fille dont on parle dans l’ouvrage (évolution scolaire, amoureuse,…). Tout un champ lexical est mis en place pour essayer de vous faire comprendre ce qu’elle ressentait… Et vos sentiments à vous : quels sont-ils ? Pitié ? Non, vous vous trompez…
La fin est une des parties importantes du livre : Nathalie poursuit le récit de son histoire et montre finalement qu’on peut s’en sortir avec de la volonté, qu’on peut crier ce silence… Ici, il s’agit même d’une partie qu’on pourrait qualifier d’ « informative » puisqu’elle évoque la procédure qui lui a permis de sortir d’une partie de son cauchemar… Le couteau sera toujours dans sa tête, prêt à l’emploi…
En écrivant mon avis, je me rends compte que mes réponses à ses questions ne sont que… questions… Et finalement, si…
*********************** ** CONCLUSION ** ***********************
Terrible histoire réelle : un père qui abuse sexuellement de sa fille… Non, ça n’arrive pas que dans les films, ça n’arrive pas que dans les livres, ça n’arrive pas qu’aux autres… C’est arrivé à Nathalie et elle le raconte directement, sans fausse pudeur, sans vouloir inspirer une quelconque pitié, … L’auteur n’est pas un Baudelaire en puissance, elle n’utilise pas de jolies phrases, mais la force des mots est bien suffisante… Alors « profitez » d’une expérience voulant briser la loi du silence : mettez deux secondes de côté vos images d’Amour, Gloire et Beauté et plongez-vous dans ce livre… récit authentique d’une histoire on ne peut plus ordinaire… A vous de réagir dessus!
Ecrit par sozaya, le Mardi 29 Juin 2004, 13:11 dans la rubrique "¤¤Pour lire, voir, manger,...¤¤".
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Larmenoire
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J'ai déjà lu un livre comme celui-ci ,enfin je ne l'ai toujours pas fini .Le thème est le même ,un père qui viole sa fille de 15 ans mais il n'est pas raconté comme il a l'air de l'être dans le livre que tu viens de décrire .Je pense que j'essayerais de lire le livre si je le trouve .
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sozaya
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Tu verras l'histoire est super bien racontée mais l'auteur nous épargne pas les détails ce qui nous permets de vraiment bien rentrer dans cette histoire.
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Etolane-Lantrec
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J ai lu ce livre il y a deux ans, je crois que je m en souviendrais toute ma vie. Il m a marquée, m a arraché des larmes, à fait battre mon coeur plus vite, m a frappée, m a fait mal. Nathalie atteint son but en l écrivant, tout lecteur finit touché et ému, aux larmes. Je l ai beaucoup aimé, même si on ne peut pas vraiment dire ça de ce livre qui n est pas vraiment un livre ordinaire. En tout cas, j ai beaucoup aimé ta critique. Gros gros bizoox! Etolane.
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sozaya
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Merci beaucoup mais je ne pouvai pas faire une critique autre pour un livre si marquant. Je vois que je ne suis pas la seul à avoir ressenti tout ça, ça fait plaisir.
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Anonyme
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moi aussi j'ai lu ce livre et je l'ai trouvé assez dur à lire, ayant une cousine et un cousin qui ont subis la même chose, je trouve vraiment déguelasse que l'ont puisse faire autant de mal a des enfants, et leurs pourrir la vie, car même si cela et fini cette douleurs ne partira pas.
Bravo a Nathalie Schweigoffer d'avoir pu raconté son histoire, qui et vraiment douloureuse
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sozaya
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j'espère que ton cousin et ta cousine vont bien malgrès ce qu'ils leurs est arrivé. Je trouve cela trop déguellasse. Je sais pas comment on pe faire ça à des enfants
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[DarkAngel]
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Salut... Ouais j'ai lu le liver J'avais Douze Ans.. a Y'ai écoeurant! J'lai lu en même Pas 1semaine benh moin k'sa! Tk juste pour dire ki est vrmt bon!
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gwendo
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j'ai lu ce livre
il est une preuve de limondité de ce monde; de telle chose ne devrai po arriver.
je ne comprend po comen un pere peu faire cela a ca fille!! c'est une horreur et une honte reagir comme cela!!
ce livre ma profondemen touché vu ke moi g été violédan mon enfance mé moi a coté delle je nai po tan souffer!!
voila ce ke je tenai a dire.
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sozaya
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Merci de dire ce que tu penses de ce livre. Moi je reste toujours avec la même question quand je pense à ce livre: Comment un père peut-il faire ça à son enfant? C'est l'être qui est cencé la protéger et au lieu de cela il fait tout le contraire. Je n'arrive vraiment pas comprendre les actes du père moi!
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à 13:23